Les cosmétiques sont reconnus depuis longtemps pour leur impact positif sur le bien-être, influençant à la fois les états psychologiques et émotionnels.

Leur utilisation dans les routines de beauté favorise la confiance et l’estime de soi, offrant aux individus un sentiment de contrôle de leur apparence. De plus, les produits de soins personnels servent d’outils de relaxation, procurant un sentiment de calme et de sérénité. Cette expérience est particulièrement importante dans les spas, où les soins cosmétiques et les massages aident les consommateurs à atteindre un meilleur équilibre entre le corps et l’esprit.

L’utilisation croissante de l’approche holistique des cosmétiques reflète la demande croissante des consommateurs pour des produits qui tiennent compte des liens entre le corps, l’esprit et l’environnement. L’holisme met l’accent sur le fait que toutes les parties d’un système sont interdépendantes, suggérant que la beauté ne devrait pas être considérée comme une collection d’expériences isolées, mais comme un processus complet et intégré. Cette philosophie trouve un écho auprès des consommateurs qui recherchent des solutions de beauté plus propres et plus naturelles, alignées sur leurs valeurs de responsabilité sociale, telles que la durabilité, l’approvisionnement éthique et le respect du bien-être humain et environnemental, influençant l’ensemble de la chaîne de l’industrie cosmétique, de l’approvisionnement en ingrédients à la fabrication et à leur utilisation.

La peau, souvent appelée « deuxième cerveau », est intimement liée aux états émotionnels et psychologiques. Elle est très sensible aux stimuli internes et externes, comme le stress, l’anxiété et les agressions environnementales. Ce vaste organe reflète les états émotionnels à travers des manifestations physiques telles que le rougissement et la transpiration, mettant en évidence son rôle de communicateur direct entre la psyché et le monde extérieur.

La neurocosmétique, un domaine émergent de l’industrie cosmétique, se concentre sur l’interaction complexe entre la peau et le cerveau. En ciblant les récepteurs neuronaux avec des ingrédients actifs spécifiques, les produits neurocosmétiques visent à moduler la perception sensorielle et le comportement cellulaire, favorisant ainsi la santé de la peau à long terme et le bien-être holistique plutôt que de simplement répondre à des problèmes superficiels.

Les neurosciences dévoilent de nouvelles propriétés de la cosmétique

L’approche holistique qui traite de l’ensemble des interactions et des connexions de la peau à son environnement interne et externe permet de mieux comprendre l’impact des ingrédients actifs tels que le Cannabidiol (CBD) ou les soins personnels sur le système cutané.

La neurocosmétique peut être considérée comme ayant des effets cosmétiques sur le cerveau des consommateurs de produits de beauté. Leur évaluation sur l’homme combine les neurosciences, la psychologie et la science cosmétique pour étudier la manière dont les produits de beauté affectent les perceptions cérébrales, l’humeur, le comportement et les performances cognitives. Cette science du « sensoriel » essaye d’expliquer comment ces produits peuvent être utilisés pour améliorer le bien-être. Aujourd’hui, les impacts neurocosmétiques peuvent être étudiés de 3 façons entre les activités biologiques et neurologiques : l’analyse physiologique, biologique et sensorielle.

Il y a quelques années, l’analyse sensorielle était le moyen d’étudier qualitativement et quantitativement l’effet de l’application cosmétique sur les sensations et les perceptions des consommateurs de beauté.

L’analyse sensorielle : une approche scientifique des perceptions

L’analyse sensorielle utilise des méthodes scientifiques pour mesurer et interpréter les réponses des panels aux cosmétiques telles qu’elles sont perçues par la vue, l’odorat, le goût, le toucher et l’ouïe. Il évalue l’acceptabilité, la qualité, la tolérance et l’efficacité des produits de soins personnels, permettant la création d’articles qui offrent des avantages fonctionnels et émotionnels, répondant ainsi à la demande des consommateurs pour des solutions de beauté holistiques.

L’analyse sensorielle peut impliquer des panels naïfs ou experts. Les panels naïfs sont constitués d’individus non formés qui évaluent les produits en fonction de leurs préférences personnelles, générant ainsi un profil sensoriel. Les résultats du panel sont ensuite utilisés pour déterminer le profil sensoriel global du produit. Des panels experts, composés d’évaluateurs formés et entrainés, évaluent les caractéristiques organoleptiques telles que l’apparence, l’arôme, la saveur et la texture dans des conditions normales d’utilisation du produit. Les chercheurs soulignent que le défi de la détection des impressions sensorielles est d’atteindre le bon équilibre entre la production de données les plus objectives possibles et l’atteinte du plus haut niveau de standardisation.

Analyse neurosensorielle et paramètres multidimensionnels

Les experts s’accordent à dire que 6 émotions primaires, parfois plus, constituent le socle commun et universel des individus avec : le plaisir, la tristesse, la peur, le dégoût, la surprise, et la colère, (mépris, honte, culpabilité, curiosité).

Ces émotions sont des réponses chimiques et neuronales adaptatives immédiates à l’environnement. Grâce aux émotions, les consommateurs peuvent décrire une expérience d’application de cosmétiques comme positive (agréable) ou négative (désagréable). Le plaisir est une expérience agréable qui découle d’une satisfaction anticipée ou réelle d’un désir ou d’un besoin. Le plaisir peut être mesuré en quantifiant les émotions, en utilisant les neurosciences et la psychologie. La réponse émotionnelle en tant que sentiment subjectif associé à un événement est spontanée, instantanée, rapide, universelle et se compose des 3 composantes expressives, physiologiques et subjectives. L’effet de l’application d’un produit cosmétique est inconsciemment et rapidement évalué par le cerveau.

En matière d’allégations, l’étude des émotions permet d’évaluer un large éventail de perceptions provoquées par l’application d’un produit et l’amélioration de la représentation de soi ainsi que les effets physiologiques induits.

Pour objectiver scientifiquement les émotions, il n’y a pas une seule méthode simple et directe mais une multitude de méthodes complémentaires. Pour augmenter la fiabilité de ces analyses résultant d’un processus inconscient et implicite, il est nécessaire de prendre en compte dans la conception des protocoles, l’allégation recherchée, le type de produit étudié, la typologie des consommateurs et d’intégrer la combinaison des 3 composantes de l’émotion :

1. 1. Composante expressive ou comportementale : ce qui modifie les expressions physiques de l’émotion, telles que les expressions faciales, le langage corporel, les expressions posturales et les vocalisations.

• – L’analyse des expressions faciales quantifie les émotions en examinant les expressions faciales d’un individu. Il s’agit d’examiner les caractéristiques du visage, telles que les mouvements des yeux, de la bouche et des sourcils, pour déterminer l’état émotionnel de la personne.
• – L’analyse des expressions posturales est importante pour étudier la partie communication non verbale qu’implique la génération de l’émotion. Il permet d’observer le langage corporel d’un individu : la position du corps, les expressions faciales et les gestes.
• – L’analyse de la vocalisation examine les propriétés acoustiques de la voix d’une personne. Cela comprend l’analyse de la hauteur, du volume et de la durée des vocalisations, ainsi que de l’intonation et du rythme de la parole.

2. 2. Composante physiologique : signifie ce qui modifie les paramètres corporels. Cela représente l’évolution individuelle du système neuronal autonome et la régulation globale des fonctions périphériques. Il n’est pas spécifiquement lié aux émotions et représentatif des activités sympathiques et parasympathiques. La composante physiologique de l’émotion est étudiée à l’aide de divers instruments tels que l’électroencéphalographie (EEG), l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), la tomographie par émission de positons (TEP), le rythme cardiaque, la sueur, le pH de la peau, l’hydratation de la peau par exemple.
3. 3. Composante subjective ou cognitive : se définit par ce qui peut être verbalisé. Il s’agit du contenu mental du sujet : description directe ou indirecte de ses émotions : plaisir, tristesse, peur, dégoût, surprise, colère, mépris, honte, culpabilité, curiosité… La composante cognitive de l’émotion est le processus mental d’interprétation et de compréhension de l’expérience émotionnelle. Il implique l’utilisation de divers processus cognitifs tels que l’attention, l’expérience subjective des émotions de l’individu, telles que ses pensées, ses sentiments et ses comportements.

En conclusion, les émotions sont au cœur de l’avenir de l’industrie de la beauté, le neuromarketing jouant un rôle clé pour comprendre comment les produits de soins personnels stimulent les consommateurs. Dans un avenir proche, les algorithmes et l’IA émotionnelle pourraient prédire et interpréter les émotions des consommateurs lors d’applications virtuelles.

L’un des principaux défis de l’évaluation de la beauté est de comprendre toute la gamme des émotions que les produits génèrent, ce qui nécessite une approche holistique. L’étude des processus émotionnels offre d’innombrables possibilités d’innovation, s’alignant sur le désir des consommateurs de vivre des expériences sensorielles uniques. Pour garantir des résultats fiables et robustes, il est crucial d’étudier les composantes comportementales, physiologiques et cognitives des émotions à l’aide de méthodologies rigoureuses et multidimensionnelles.

Références:

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5. K. Steventon. Evoking emotion: internal and external factors in sensitive skin. Cosmetics & Toiletries. 2020.04
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