La 9 ème édition du SPIM – Skin Physiology International Meeting 2024 organisée par la fondation Greentech a eu lieu à Vichy du 21 au 22 novembre. Ce congrès de dimension internationale qui n’a lieu qu’une fois tous les deux ans est dédié à la présentation des dernières recherches en physiologie cutanée. Ce congrès permet d’aborder les dernières innovations dans ce domaine.

Cet événement a abordé quatre thèmes principaux :

Homeostasis Cutanée : Le Dr Sonkoly (Uppsala, Suède) a présenté le rôle majeur des ARN non codants dans cet équilibre cutané. Le Dr Green (Chicago, États-Unis) a présenté le rôle des desmosomes dans le maintien de la fonction barrière cutanée ainsi que dans le contrôle de l’inflammation.  Le Dr Matos (Amsterdam, Pays-Bas) a rappelé le rôle des lymphocytes T résidents de la peau dans le maintien de l’homéostasie immunitaire de la peau.

Concepts émergents en physiologie cutanée :  Cette session a permis de mettre en avant les idées novatrices et les avancées dans le domaine de la dermatologie. Le professeur Pirot a notamment présenté la phagothérapie comme moyen de traiter la dermatite atopique ou le psoriasis, tandis que le professeur Jones a expliqué comment différents gaz pouvaient être utilisés pour traiter les infections de la peau ou des ongles.

Barrière cutanée : La professeure Akemi Ishida Yamamoto (Asahikawa, Japon) a montré qu’il était possible d’expliquer le mécanisme de transmission des corps lamellaires entre les différentes couches du stratum granulosum grâce à la technique de microscopie électronique à transmission en 3D. Le professeur Indra (Portland, USA) a rappelé le rôle des lipides de l’épiderme dans le maintien de la fonction barrière ainsi que les enzymes impliquées dans ce métabolisme lipidique en prenant l’exemple de la dermatite atopique.

Le viellissement : La thématique tendance du moment dans le domaine de la cosmétique, la longévité a été abordée en revenant sur quelques processus impliqués dans le vieillissement et les interventions potentielles qui permettrait de lutter contre ce vieillissement.  Le professeur Tavernarakis (Crète, Grèce) a par exemple, rappelé le rôle central de l’homeostasis mitochondrial pour prévenir le vieillissement. Le Dr Pourzand (Bath, UK) a détaillé le rôle délétère du fer dans ce processus. Le Dr Godinho-ferreira (Nice, France), a présenté le rôle des télomères et des télomérases dans le vieillissement avec un focus sur le mélanome. 

Le SPIM met également à l’honneur de jeunes chercheurs en leur donnant l’opportunité de présenter leurs travaux et de concourir au prix de la meilleure présentation et au prix du meilleur poster. C’est également l’occasion de remporter la possibilité de publier ses travaux dans le journal IJCS (International Journal of Cosmetic Science). 

Gaurav Kansagara, doctorant de l’université de Bangalore (Inde), a présenté ses travaux sur la protéine MINDIN et son rôle dans la fibrose. Il a d’ailleurs remporté le prix de la meilleure présentation.

Elise Levy, post doctorante dans le laboratoire du Dr Michel Simon (Toulouse, Institut Infinity) a présenté des travaux relatifs au développement de modèles de peaux dédiés à l’étude des maladies cutanées tels que l’ichthyose congénitale. Ces modèles ouvrent de nombreuses opportunités pour la recherche fondamentale et clinique. Elle a également remporté le prix du meilleur poster. 

Emma Fraillon, doctorante dans le laboratoire du Professeur Jérôme Lamartine du LBTI (Lyon, France) a présenté des travaux montrant le rôle du TRPV3 dans le psoriasis. Ces travaux ont été sélectionnés pour être publiés dans le journal IJCS. 

Finalement parmi toutes thématiques abordées, nous pourront retenir l’évolution des modèles de peau in-vitro vers des modèles personnalisés en fonction de pathologies, plus particulièrement liées à l’inflammation. Ceci est en lien direct avec le développement de produits de soins pour les peaux sensibles et les soins anti-pollution et rejoint l’importance des études sur l’immunité de la peau. De plus, la longévité apparait comme L’allégation qui remplace « l’anti-âge » ou le « well-ageing ». La population mondiale vieillit et l’approche des marques cosmétiques sur les effets du vieillissement parle désormais à l’unisson de longévité !

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