Skinification des cheveux : les dernières tendances pour établir de nouvelles revendications par Skinobs

La catégorie des produits capillaires, englobant à la fois les soins et l’hygiène, est de plus en plus marquée par le concept de « skinification », c’est-à-dire le traitement des cheveux et du cuir chevelu avec les mêmes ingrédients de haute qualité et la même attention que ceux utilisés pour la peau. Le marché des soins capillaires propose une grande variété de produits, y compris des options personnalisées via des plateformes numériques, parfois associées à des compléments alimentaires et à des dispositifs. Les femmes privilégient principalement les shampoings et les après-shampoings, tandis que les hommes considèrent les soins capillaires comme le segment le plus important de la cosmétique. Le vieillissement démographique mondial stimule la demande de produits ciblant les cheveux gris et matures. En 2024, le marché des soins capillaires est évalué à 106,91 milliards de dollars et pourrait dépasser les 213,47 milliards de dollars d’ici 2032.

La tendance de la skinification connaît une forte croissance, avec un effet « premium-prestige » sur les marchés matures comme l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon et la Corée, et un effet « masstive » dans les marchés émergents tels que la Chine, le Brésil, le Vietnam et l’Indonésie. Aux États-Unis, les produits capillaires dont le prix dépasse 30 dollars enregistrent des taux de croissance trois fois supérieurs à ceux des produits d’entrée de gamme, le segment premium représentant 25 % des ventes. Les consommateurs sont de plus en plus soucieux de leur santé et reconnaissent l’impact du cuir chevelu sur l’état et la croissance des cheveux. Leurs attentes élevées poussent les marques à utiliser diverses méthodes pour valider les allégations de conditionnement, d’hydratation et de réparation des dommages.

Ces produits de plus en plus sophistiqués, aux multiples bénéfices revendiqués, offrent des opportunités d’évaluations cliniques et biometrologiques spécifiques, que ce soit par des tests in vivo sur volontaires ou ex vivo sur mèches de cheveux. Les influenceurs sur les réseaux sociaux soulignent l’importance de routines capillaires performantes. Les solutions doivent être de plus en plus ciblées, en se concentrant sur la réduction des dommages causés par les traitements chimiques, la chaleur et le séchage. Par ailleurs, l’accent est mis sur le bien-être et la longévité, avec des produits nourrissants aux performances anti-âge prouvées, en phase avec la tendance du vieillissement réussi.

En 2025, les tendances en matière de soins capillaires s’orientent vers l’écologie, l’innovation dans les revendications haute performance, et la personnalisation grâce à des systèmes de diagnostic assistés par intelligence artificielle et des recommandations de produits sur mesure. L’inclusivité, désormais pilier de l’industrie cosmétique mondiale, est indispensable aux produits capillaires, qui doivent répondre à la diversité des types de cheveux, de textures et d’usages culturels. Selon certains chercheurs, les principaux aspects à prendre en compte sont la texture, le degré de boucle et le diamètre des cheveux. En effet, les cheveux bouclés semblent plus fragiles au niveau des zones de torsion, se cassant plus facilement que les cheveux ondulés ou lisses.

Les produits destinés aux cuirs chevelus sensibles sont conçus pour respecter le microbiome, prévenir la sécheresse et les desquamations, réduire les pellicules, et intégrer des micro-exfoliants permettant de rééquilibrer la sécrétion de sébum dans des conditions environnementales où l’exposome, en particulier la pollution, joue un rôle majeur. Les cheveux eux-mêmes sont étudiés de près pour réduire la casse et les frisottis, et améliorer la résistance et la brillance, avec des allégations de protection et de réparation de la cuticule. Les stratégies de repousse, de densification et de lutte contre le grisonnement sont au cœur des approches de traitement.

Les cheveux représentent un élément fondamental de l’identité individuelle, et les personnes dans le monde entier accordent une grande importance à leur apparence et leur style. Les consommateurs recherchent désormais des produits plus inclusifs, naturels, éthiques et durables, capables d’améliorer leurs rituels de soin capillaire tout en apportant les bénéfices nécessaires en matière de nettoyage et de soin. Prendre soin du cuir chevelu et des cheveux est une composante essentielle de toute routine beauté quotidienne. Les trois objectifs principaux de cette routine sont :
• Maintenir le bon état de l’écosystème cuir chevelu-cheveu en tenant compte des déclencheurs internes (stress, alimentation…) : exfoliation, hydratation, sébum, transpiration, microbiote (Malassezia), pH acide…
• Le soigner et le protéger contre les agressions extérieures telles que les UV, la chaleur, et diverses pollutions…
• Offrir aux cheveux un embellissement, les rendre plus attrayants, et modifier leur style et leur apparence.

Évaluation biométrologique des performances des soins capillaires.

L’évaluation biometrologique des performances des soins capillaires constitue une étape essentielle en R&D pour déterminer l’efficacité et la sécurité des produits destinés aux cheveux et au cuir chevelu. Pour cela, des tests cliniques, des études biometrologiques, ainsi que des tests in vivo ou sur mèches de cheveux sont utilisés. Le défi pour les responsables d’évaluation et les chimistes cosmétologues est de sélectionner la méthode adaptée, un protocole fiable et un partenaire d’essai pertinent.
Les bénéfices attendus couvrent tous types de cheveux et toutes origines ethniques : soin, volume, anti-frisottis, lissage, cheveux plats, réparation, brillance, éclat, coloration, cheveux fins, bouclés, effet défrisant, restauration, régulation du sébum, anti-pelliculaire, protection UV, anti-casse, hydratation…
Les mesures biometrologiques dédiées aux fibres, mèches et cheveux visent différentes cibles : cuir chevelu, cuticule, cortex, structure et mécanismes du cheveu ou croissance, et peuvent être réalisées dans des conditions contrôlées de température, d’hygrométrie et d’humidité (chambre climatique Bossa Nova).

Quelles sont les meilleures pratiques pour évaluer les produits capillaires ? Une approche complète doit être adoptée, incluant un panel adapté aux revendications du produit, des scores cliniques, l’auto-évaluation, des mesures instrumentales, des échantillons pour l’analyse (microscopie électronique à balayage, microbiote) et des photographies illustratives. Il est aussi recommandé d’intégrer des protocoles tels que le scoring par des dermatologues ou des coiffeurs, des études consommateurs via des questionnaires de style de vie, des analyses sensorielles et des études émotionnelles.
L’étude du cheveu peut être classée en quatres domaines principaux :
• L’analyse des propriétés chimiques avec la mesure de la couleur et de la perméabilité du cheveu
• La mesure des propriétés mécaniques
• L’étude du volume et de l’aspect des fibres
• L’évaluation de l’état du cuir chevelu et de l’aspect de sa surface

Dans les laboratoires de test, des mèches sont étudiées dans un environnement contrôlé avec température et humidité spécifiques. Des tresses standardisées permettent de tester différents types de cheveux : caucasiens, asiatiques, brésiliens, africains, lisses, ondulés ou bouclés. Des traitements peuvent être appliqués avant l’utilisation du produit pour en évaluer l’efficacité sur cheveux abîmés. Des scénarios réels comme l’exposition au soleil, à l’eau de mer, à la piscine ou au sport peuvent être simulés pour appuyer les revendications cosmétiques innovantes.

1. Propriétés chimiques
• Couleur, éclat et perméabilité, tests de décoloration et de tenue de la couleur utilisant : Goniolux (Orion), GlossyMeter (C+K), SkinColorCatch & SkinGlossMeter, Samba Hair, Mambo, Salsa, indice de brillance avec Samba Hair (Bossa Nova), SkinCam & SpectraCam (Newtone), C-Cube CR (Pixience), OptoSurf (Eotech).
• Perméabilité du cheveu : microscopie infrarouge, microscopie confocale, microscopie électronique à balayage, tomographie optique multiphotonique, microscopie à force atomique…
• Protection du cheveu : contre la température, les rayonnements, les produits chimiques, les odeurs, ou pour les évaluations anti-pollution. Marqueurs : malondialdéhyde (MDA), acides gras libres, teneur en mélanine et en protéines, dégradation du tryptophane.

2. Propriétés mécaniques
• Analyse de l’aspect des fibres et du gonflement : coupe transversale par analyse dimensionnelle, analyse de surface par interférométrie et microscopie confocale.
• Analyse des propriétés mécaniques (module de Young, allongement à la rupture, contrainte à la rupture), grâce à l’extensomètre MTT675 couplé au système FDAS. Cette technique permet d’évaluer l’impact des traitements capillaires sur les caractéristiques mécaniques des fibres traitées.
• Démêlage et abrasion : Friba.one, Sirtaki (Bossa Nova), Fibrestress, extensomètre MTT175.

3. Volume, lissage et effet anti-frisottis : reconstruction 3D à l’aide de Bolero et Rumba (Bossa Nova).

4. Conditions du cuir chevelu et performances liées à la skinification
Les responsables R&D ou les chimistes cosmétiques peuvent accéder à une plateforme de tests cliniques gratuite, incluant l’instrumentation et les tests adaptés à l’analyse du cuir chevelu. Ces tests, adaptés à la topologie de surface et à la taille de la zone étudiée, sont réalisables in vivo sur hommes ou femmes. Les résultats sont quantifiables et visualisables pour une optimisation du développement de produits ou d’actifs. Les méthodes utilisées pour étudier le cuir chevelu sont comparables à celles utilisées pour la peau :

• Effet hydratant : MoistureMap & Corneometer (C+K), Dermalab Hydration, Aquaflux & Epsilon (Biox), MoistureMeter SC, MoistureMeter Epi, MoistureMeter D, C-Cube (Pixience)
• Fonction barrière et protection du cuir chevelu : Vapometer, Aquaflux (Biox), pH-mètre, Tewameter Nano (C+K). Visualisation du cuir chevelu : VisioScan (C+K), Antera 3D (Miravex), C-Cube (Pixience), Skin Damage Visualizer, dermoscopes…
• Effet apaisant : Tivi 700 & Tivi 8000 (Wheesbridge), thermographie infrarouge, Neurometer, C-Cube (Pixience)…
• Séborégulation : QuantiSeb, DermaLab Sebum, Sebumeter (C+K), SebumScale, analyse du sébum : spectrométrie de masse shotgun, métabolomique MS/MS-16srDNA-PCR (Phylogene), microscopie Raman, spectroscopie ATR-FTIR (Newtone)…
• Anti-pelliculaire par gravimétrie et imagerie, DandruffMeter (C+K), C-Cube (Pixience)…
• Chute de cheveux, croissance et densité par phototrichogramme, C-Cube (Pixience), Trichoscan, SkinCam (Newtone).
• Microbiome du cuir chevelu : Propionibacterium acnes, Staphylococcus epidermidis, Malassezia. Analyse métagénomique par séquençage du gène ribosomal 16s (Phylogene).

À mesure que les consommateurs deviennent plus conscients des enjeux écologiques, de nouvelles tendances émergent, telles que les tests de biodégradabilité et d’écotoxicité. Des évaluations sont également en développement pour mesurer la quantité d’eau nécessaire au rinçage des produits, qu’ils soient solides ou liquides, et pour vérifier l’absence de substances critiques pour l’environnement.

La science des soins capillaires évolue de manière significative, stimulée par la recherche biologique, les matériaux avancés et l’intelligence artificielle, donnant naissance à des innovations. Ces avancées transforment les traitements capillaires, bien qu’il reste à vérifier leur capacité à répondre pleinement aux attentes des consommateurs. Les tendances récentes mettent en avant des technologies visant à réparer les dommages chimiques en restaurant les liaisons essentielles dans la structure du cheveu, inspirant de nouvelles formulations. On observe également l’intégration croissante de bénéfices issus du soin de la peau, comme les propriétés anti-âge et les traitements du cuir chevelu. Les soins du cuir chevelu vont désormais au-delà des simples pellicules pour favoriser une santé globale du cuir chevelu, ce qui améliore indirectement la qualité des cheveux. L’intégration de l’IA dans ces technologies offre un fort potentiel pour améliorer l’efficacité des produits et leur personnalisation.

Comment la nouvelle ère numérique transforme-t-elle l’expérience beauté et la personnalisation des soins capillaires ? Elle pousse les salons de coiffure à entrer dans l’ère digitale avec des diagnostics capillaires et des solutions de réalité augmentée. Cela permet d’analyser la fibre et le cuir chevelu, d’établir un diagnostic et de personnaliser les traitements sur place en fonction des données capillaires du client. Les traitements doivent désormais cibler la réparation des dommages de routine : colorations, décolorations, permanentes, expositions aux UV, chaleur, et agressions mécaniques dues au coiffage. Ces dommages peuvent se cumuler, augmentant la perception d’insatisfaction. Les consommateurs attendent des soins réparateurs efficaces, avec une efficacité prouvée scientifiquement.

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