Europe

Vins et Cosmétiques : vers des étiquettes toujours plus longues ? par Expertox

Afin de pouvoir être commercialisés, les produits de grande consommation doivent être étiquetés et leur composition doit y être indiquée conformément aux réglementations propres à chaque catégorie.

A compter du 8 décembre 2023, les bouteilles de vin devront, elles aussi, se soumettre à un étiquetage plus exhaustif en vertu du règlement (UE) 2021/2117 [1].

Pour faciliter l’information du consommateur mais aussi pour des questions de logistique et d’esthétique, l’étiquetage physique pourra être remplacé par l’emploi d’un QR Code qui renverrait vers la liste des ingrédients, dans la langue de l‘acheteur. Les valeurs nutritionnelles de la boisson devront quant à elles être inscrites sur
l’emballage [2]. Le consommateur sera alors averti de la présence de potentiels allergènes tels que les sulfites avant son emplette et pourra faire son choix en toute connaissance. Alors que l’étiquetage des vins représente une révolution dans le secteur, d’autres produits sont soumis à une réglementation depuis de nombreuses années, et les restrictions qui leur sont appliquées sont régulièrement renforcées. C’est notamment le cas des produits cosmétiques.

Qu’est-ce qu’un ingrédient ?

Rappelons la définition d’un ingrédient. Dans la fabrication de produits destinés à la consommation, un « ingrédient » désigne toute substance, y compris les additifs alimentaires, utilisés dans la fabrication ou la préparation d’un aliment et présents dans le produit fini, bien que parfois sous formes modifiée [3]. En cosmétique,
est appelé « ingrédient » toute substance ou mélange utilisé de façon intentionnelle dans le produit au cours du processus de fabrication. Toutefois, les impuretés contenues dans les matières premières et les substances techniques subsidiaires utilisées pendant la fabrication sans se retrouver dans la composition finale du produit ne sont pas considérées comme des ingrédients [4].

Au fil des années, la liste des ingrédients des cosmétiques semble s’allonger sans que leur composition ne soit nécessairement modifiée. Cette évolution s’explique par les changements réguliers de la législation et l’extension de l’obligation d’étiquetage à un nombre croissant de substances, notamment avec l’ajout de nouveaux allergènes.

L’exemple des allergènes.

Certains ingrédients cosmétiques peuvent entraîner des réactions allergiques. En effet, d’après le SCCS, 1% à 3% de la population européenne a déclaré avoir eu une allergie au contact de produits cosmétiques. Ces allergies provoquent principalement de l’eczéma, mais dans des cas plus rares, elles peuvent provoquer des difficultés respiratoires, des gonflements, des démangeaisons au niveau des yeux [5] …

Ainsi, en 1999, le CSSC a identifié un total de 26 allergènes susceptibles de provoquer des réactions. Leur mention est alors obligatoire dans la liste d’ingrédients lorsqu’ils sont présents à 0,01% dans les produits avec rinçage, ou à 0,001% dans un produit sans rinçage [6]. Cependant, depuis le 26 juillet 2023, le règlement (CE) n°1223/2009 concernant le nombre d’allergènes soumis à l’étiquetage s’est vu être modifié par la Commission Européenne. La liste des allergènes qui doivent obligatoirement être étiquetés s’est allongée, atteignant désormais 82 allergènes. Certains comme le HICC ou Lyral® (N°CAS 31906-04-4), l’Atranol (N°CAS 526-37-4) et le Chloroatranol (N°CAS 57074-21-2) ont même été interdits à ce propos. En effet, le CSSC considérait que le nombre de cas d’allergies à ces substances au cours des années 2000 était exceptionnellement élevé et que l’exposition du consommateur n’était plus considérée comme sûre [7]. Par exemple, en 2006, le Lyral est responsable de 2.7 % des allergies de contact des 1 855 patients testés dans six centres européens selon INRS [8].

Les allergènes induisent une réponse immunologique anormale et exagérée, pouvant entraîner une allergie clinique [9]. L’apparition d’une allergie se fait en deux étapes : la première étape est la sensibilisation à l’allergène, elle est asymptomatique ; la deuxième étape est la réaction allergique, au cours de laquelle les symptômes se déclenchent. Pendant la phase de sensibilisation, l’allergène pénètre dans l’organisme par le biais de l’épiderme. Dans l’épiderme, l’allergène forme un complexe antigénique avec les protéines de la peau. En effet, les allergènes sont des molécules organiques, qui contiennent une ou plusieurs fonctions chimiques électrophiles dans leur structure moléculaire qui sont capables de réagir avec des groupes nucléophiles dans des protéines par la formation de liaison covalente. Ils font partie de la famille des haptènes. Les haptènes sont de petites molécules (masse molaire < 1000 Dalton) incapables d’entraîner une réponse du système immunitaire. Pour être reconnu par le système immunitaire, ils doivent réagir avec une molécule porteuse (MP, souvent une protéine) pour former un complexe antigénique haptène-MP qui sera alors reconnu par le système immunitaire. Une fois le complexe antigénique formé, il crée une réponse du système immunitaire qui le reconnaît alors comme un corps étranger. Le complexe est par la suite attrapé par les cellules dendritiques présentant à leur surface des antigènes. Ces cellules vont alerter le système immunitaire de la présence du complexe ce qui va induire la multiplication de lymphocytes T spécifiques à l’antigène. Il y aura alors production de lymphocytes T de mémoire qui reconnaîtront l’allergène en question lors d’expositions ultérieures [10]. La phase de réaction allergique se produit après une seconde exposition à l’allergène. Les étapes biologiques sont les mêmes que celles qui se produisent dans la phase de sensibilisation, mais ici les lymphocytes T reconnaissent directement le complexe. Les cellules T spécifiques aux allergènes libèrent ensuite des cytokines et des chimiokines. Cela provoque une réaction inflammatoire et un eczéma au site de contact avec l’allergène [10]. Les voies d’exposition aux allergènes les plus courantes sont l’inhalation (parfum), l’ingestion (rouge à lèvre, vernis, crèmes pour les mains) ou le contact cutané (crème, shampoing, produits pour le corps, parfum). Les allergènes sont des composés très volatils qui se retrouvent facilement dans l’air, c’est comme cela que nous sentons les odeurs des cosmétiques [9].

Quelles conséquences pour les fabricants ?

Pour les fabricants de vin, deux cas se présentent. Certains sont très favorables à cette nouvelle réglementation : « On est très favorable à la transparence sur les produits » et « on a considéré qu’il était important de basculer dans cette réglementation de manière moderne », déclare Anne Haller, directrice des Vignerons coopérateurs à l’AFP [11]. D’autres les redoutent, ces nouvelles contraintes ont un certain coût : en effet, il faut changer les machines d’étiquetage ou bien payer un abonnement pour avoir accès à ces QR Code. Par exemple, la plate-forme U-Label créée uniquement pour l’étiquetage des vins propose ces prix : « différents forfaits annuels allant de 250 € HT pour 20 QR Codes à 2500€ HT pour un usage illimité, intégrant également la maintenance de ces QR Codes » d’après le site Vitisphère pour l’information sur les vignes et les vins. [12][13] Une autre question se pose chez les fournisseurs de vin. Est-ce que la présence de certains ingrédients, tels que des allergènes, comme le sulfite, ferait changer d’avis un acheteur potentiel ? [14] 46 % des sondés ont déclaré que leur avis restera inchangé suite à l’étiquetage d’un vin connu et apprécié. 62 % achèteraient probablement à nouveau ce vin. Et face à un vin inconnu, 47 % des sondés seraient prêts à l’acheter même si l’étiquette mentionne la présence de sulfites d’après une enquête du SITEVI, le salon international des filières viticole, vinicole, arboricole et oléicole. [15] Du côté cosmétique, ces restrictions n’enchantent guère les fabricants : pour eux révéler leurs recettes secrètes mettrait en difficulté leur industrie. Une interdiction définitive d’utiliser certaines substances pourrait certainement les conduire à modifier les formules de nombreux cosmétiques réputés tels que certains parfums ou produits de luxe [16]. Pour déterminer la présence d’allergènes en matrice, des analyses doivent être effectuées. Ces dosages permettent d’identifier l’allergène présent et de connaître sa concentration. Ces possibles modifications de formule et ces analyses ont un coût qui n’est pas négligeable pour les fabricants mais qui est nécessaire pour assurer la sécurité des consommateurs.

Et pour les laboratoires ?

L’amendement de ces législations pousse les laboratoires à revoir leurs techniques, à les optimiser et à en développer de nouvelles. Du fait de la forte volatilité des allergènes, la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS) s’avère la technique la plus adaptée pour leur identification et leur quantification dans les cosmétiques [17]. Le laboratoire EXPERTOX a développé une méthode de dosage des allergènes dans les produits cosmétiques. C’est une méthode par injection liquide, d’une durée de quarante et une minutes, permettant de détecter, analyser et quantifier efficacement 24 allergènes dans divers cosmétiques tels que parfum, crème, gel, lotion, mascara et rouge à lèvres.

Des réflexions sur le format de l’étiquette.

Outre les questions liées à la composition des produits, une autre se pose : comment faire rentrer une liste d’une dizaine d’ingrédients sur une bouteille de vin [18], voire parfois d’une centaine sur un emballage de moins de 15cm pour les cosmétiques tout en gardant son aspect esthétique et en restant lisible ? Pour une question esthétique, pratique et économique, les fournisseurs de bouteilles de vin ont choisi d’adopter un QR Code qui renverrait vers un site internet afin de renseigner les consommateurs sur la composition du vin ainsi, que sur ses valeurs nutritionnelles. En effet, écrire toutes ces informations sur les étiquettes serait illisible et « il faudrait changer toutes les machines [d’étiquetage] ce qui est trop de moyens pour l’instant » déclare Vincent Cuillier, producteur de champagne à l’AFP [11]. De plus, les emballages des cosmétiques se veulent de plus en plus petits afin d’être économiques, écologiques et durables. Certains industriels ont déjà réglé ce problème en remplaçant les étiquettes standards par des étiquettes à volets, elles ont l’avantage de ne pas prendre de place sur l’emballage mais ne sont pas très lisibles et pratiques pour le consommateur.

S’il est impossible d’écrire la liste des ingrédients directement sur l’emballage du produit, celle-ci peut alors être présente sur une notice, une étiquette, une bande ou une carte jointe ou attachée au produit [6]. Dans ce dernier cas, le consommateur est renvoyé soit par une indication abrégée, soit par un symbole (symbole du livre ouvert) qui doit figurer sur l’emballage. Une autre possibilité s’offre aux fournisseurs : remplacer les étiquettes par des QR Code, qui serait une alternative plus simple pour tous [19]. En effet, en scannant le QR Code, le consommateur serait renvoyé vers la liste des ingrédients, exactement comme pour le vin. Il pourrait y trouver d’autres informations comme l’origine, les conseils d’utilisation, les tutoriels ou encore les engagements RSE [19]. Depuis le 8 décembre 2023, les bouteilles de vin sont venues s’ajouter à la liste des produits soumis à l’étiquetage
de leur composition. Plusieurs questions se posent face à ces nouvelles réglementations dont une principale : comment faire tenir ces informations sur les bouteilles de vin ? La solution a été trouvée pour ne pas encombrer les encombrer : l’utilisation d’un QR Code. Quant aux produits cosmétiques ; leurs étiquettes sont davantage chargées avec une liste d’ingrédients de plus en plus longue. Les législations évoluent régulièrement et de nombreuses substances doivent obligatoirement être étiquetées. C’est le cas des allergènes dont la liste ne cessent de se rallonger. En effet, ils induisent une réaction immunitaire chez les personnes allergiques qui veulent pouvoir être informées de leur présence dans les cosmétiques. Cependant, l’étiquetage n’est pas toujours clair du fait de la multitude d’informations à indiquer et il est facile de s’y perdre.

Contact

Océane NOURRY, Romane MABILOTTE, Honorine ROBERT, Marine GUILLAUME, Dr Stephane PIRNAY
EXPERTOX – Cabinet d’expertises toxicologiques et Laboratoire d’analyses industrielles
114-116 Rue Edouard Vaillant, 94140 Alfortville, France
expertoxcom@gmail.com – 09 81 07 85 03
www.expertox.eu

 

 

 

Bibliographie :
[1] RÈGLEMENT (UE) 2021/2117 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 2 décembre 2021 modifiant les règlements (UE) no 1308/2013 portant organisation commune des marchés dans le secteur des produits agricoles, (UE) no 1151/2012 relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées alimentaires, (UE) no 251/2014 concernant la définition, la description, la présentation, l’étiquetage et la protection des indications géographiques des produits vinicoles aromatisés et (UE) no 228/2013 portant mesures spécifiques dans le domaine de l’agriculture en faveur des régions ultrapériphériques de l’Union, 06/12/2023, [https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32021R2117&from=EN] (consulté le 27/11/2023)

[2] Arnaud JADOUL, De nouvelles règles pour l’étiquetage des vins, L’USINE NOUVELLE, 13/02/2023 [https://www.usinenouvelle.com/article/de-nouvelles-regles-pour-l-etiquetage-des-vins.N2100291] (consulté le 28/11/2023

[3] RÈGLEMENT (UE) No 1169/2011 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 25 octobre 2011 concernant l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, modifiant les règlements (CE) no 1924/2006 et (CE) no 1925/2006 du Parlement européen et du Conseil et abrogeant la directive 87/250/CEE de la Commission, la directive 90/496/CEE du Conseil, la directive 1999/10/CE de la Commission, la directive 2000/13/CE du Parlement européen et du Conseil, les directives 2002/67/CE et 2008/5/CE de la Commission et le règlement (CE) no 608/2004 de la Commission, 22/11/2011, [https://eur-lex.europa.eu/legal- content/FR/TXT/?uri=CELEX:32011R1169]

[4] RÈGLEMENT (CE) No 1223/2009 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques, 22/12/2023 [https://eur- lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:342:0059:0209:fr:PDF] (consulté le 27/11/2023)

[5] Questions et réponses : la commission lance une session sur les fragrances allergisantes, 13/02/2014, [https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/fr/MEMO_14_108] (consulté le 28/11/2023)

[6] RÈGLEMENT (CE) No 1223/2009 DU PARLEMENT EUROPÉEN ET DU CONSEIL du 30 novembre 2009 relatif aux produits cosmétiques, 22/12/2009, [https://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2009:342:0059:0209:fr:PDF] (consulté le 28/11/2023)

[7] RÈGLEMENT (UE) 2017/1410 DE LA COMMISSION du 2 août 2017 modifiant les annexes II et III du règlement (CE) no 1223/2009 du Parlement européen et du Conseil relatif aux produits cosmétiques, 03/08/2017, [L_2017202FR.01000101.xml (europa.eu)] (consulté le 30/11/2023)

[8] Dermatoses professionnelles aux cosmétiques. INRS. 2006. [https://www.rst-sante- travail.fr/rst/dms/dmt/ArticleDMT/Allergologie/TI-RST-TA-74/ta74.pdf] (06/12/2023)

[9] [https://www.aquaportail.com/dictionnaire/definition/2187/allergene], publié le 09/12/2007 (consulté le 01/12/2023)[10] Salen Kuresepi, Alternative mechanisms in skin allergy processes : contribution of radical reactions from the molecule to the tissue, HAL Id: tel-01943778, 4/12/2018 [https://theses.hal.science/tel- 01943778v1/file/Kuresepi_Salen_2018_ED222.pdf] (consulté le 01/12/2023)
[11] Étiquetage sur les bouteilles de vin : on vous explique ce qui change aujourd’hui, Ouest-France, 08/12/2023[https://www.ouest-france.fr/economie/consommation/etiquetage-sur-les-bouteilles-de-vin-on-vous-explique-ce-qui-change-aujourdhui-355faf96-95c2-11ee-8a2a-714cfc9b0004] (consulté le 11/12/2023)
[12] Amélie BIMONT, Tout savoir sur les nouvelles règles d’étiquetage des vins, Vitisphère, 21/02/2023 [https://www.vitisphere.com/actualite-98744–tout-savoir-sur-les-nouvelles-regles-detiquetage-des-vins.html] (consulté le 11/12/2023)
[13] Plateforme digitale U-label [https://www.u-label.com/ulabel/faqs]
[14] Arnaud HECKMANN, Etiquetage du vin : les nouvelles règles, ISV Montpellier, 2/05/2023 [https://www.isvin.fr/2023/05/02/etiquetage-du-vin-les-nouvelles-regles/] (consulté le 11/12/2023)
[15] 2023 : les nouvelles règles pour l’étiquetage des vins, SITEVI [2023 : les nouvelles règles pour l’étiquetage des vins – SITEVI 2023]
[16] Anne BAUER, Dominique CHAPUIS, Les fabricants de parfums inquiets d’une possible refonte de la législation européenne, Les Echos, 11/2012 [Les fabricants de parfums inquiets d’une possible refonte de la législation européenne | Les Echos] (consulté le 30/11/2023)
[17] Saïd Kinani, Stéphane Bouchonnet, Axelle Magne, Détection et dosage de composés allergènes dans des compositions de parfumerie par couplage chromatographie en phase gazeuse – spectrométrie de masse, Spectra Analyse, 2006, [https://hal.science/hal-00926692v1] (consulté le 01/12/2023)
[18] ANIVIN de France, Réglementation/Fiche/Ingrédients/Affichage/Nutritionnel/Calories, p.8, 01/2024 [https://www.vindefrance.com/sites/default/files/2024-01/vdf-reglementation-fiche-ingredients-affichage- nutritionnel-calories.pdf] (consulté le 21/01/2024)
[19] GS1 France déploie le QR Code augmenté GS1 dans la filière cosmétique, PharmaCos Média, 12/10/2023 [https://www.pharmacos-media.fr/actualite/gs1-france-deploie-le-qr-code-augmente-gs1-dans-la-filiere- cosmetique-56381.html] (consulté le 06/12/2023)
[20] Christophe POIRE, Dr Stephane PIRNAY, Les allergènes: vers un durcissement de la réglementation
européenne ?, 12/08/2014, Industries cosmétiques, n°06, p.4-6, Juin 2015