Par Marie Guermeur
Accessoire de protection solaire devenu phénomène de société, le facekini cache plus qu’il ne montre, et ce n’est pas au goût du pouvoir chinois.
C’est un été sans visages en Chine. Sur les plages, dans les rues, à vélo, en randonnée ou même au bureau, une nouvelle silhouette s’impose : tête couverte, regard seul laissé à découvert. Il ne s’agit pourtant pas d’un nouveau protocole sanitaire, mais d’un nouvel accessoire de mode qui fait fureur : le facekini.
Autrefois reléguée au bord de mer, cette cagoule portée par quelques nageuses prudentes sur les plages de Qingdao, est devenue en quelques années une nouvelle lubie vestimentaire. Et ce phénomène en dit long sur l’évolution des standards de beauté et même des crispations du pouvoir. Conçu pour protéger la peau du soleil, il épouse les formes du visage, parfois jusqu’à couvrir le cou et la poitrine.
Si certains modèles laissent entrevoir les yeux, d’autres offrent uniquement une ouverture pour la bouche. Le tout dans des tissus techniques, légers, lavables, résistants aux UV. Loin d’être marginale, cette tendance touche désormais un large public, en particulier les jeunes femmes urbaines. Fini le temps où seules les grands-mères s’en emparaient à la plage. Désormais, les facekinis s’affichent sur les réseaux sociaux et même dans les couloirs du métro.