Céline Lanusse – La Tribune – 28/10/2015
Cosderma, qui teste sur des volontaires des produits cosmétiques de grands groupes ou de PME pour évaluer leur efficacité, vient d’ouvrir de nouveaux locaux en Chine. L’entreprise française y a investi 200.000 euros.

Incubé au début des années 2000 dans le service de dermatologie du professeur Alain Taieb au sein de l’hôpital bordelais Saint-André, le laboratoire Cosderma, créé en 2004 et désormais implanté au centre de Bordeaux, réalise des recherches biomédicales in vivo sur des volontaires sains pour évaluer la sécurité et l’efficacité des produits cosmétiques, compléments alimentaires, produits dermo-cosmétiques ou dispositifs médicaux. L’entreprise bordelaise, qui travaille avec de grands noms de la cosmétique comme par exemple L’Oréal, Chanel, Dior, Nuxe ou Clarins, qui font appel à elle pour prouver les allégations de leurs produits ou tester des soins d’institut, vient d’ouvrir des locaux de 300 m2 en Chine, à Wuhan, inaugurés officiellement le mois dernier.

Un marché cosmétique immense

Objectif : tester des cosmétiques français sur des peaux asiatiques, différentes des peaux caucasiennes, qui vieillissent moins vite mais ont plus des problèmes de taches par exemple, dans des conditions normales d’emploi, c’est-à-dire en tenant compte de facteurs locaux tels que climat, nourriture et environnement qui ont forcément une influence différente sur la peau.

Cosderma s’est lancé en Chine à la demande de l’un de ses clients, qui voulait tester ses produits en Asie. Lors d’une mission de la CCI menée en 2005 à Wuhan, ville avec laquelle Bordeaux est jumelée, Jérôme Asserin, fondateur de la société, scientifique, rencontre le professeur Yan Zhao qui permet à Cosderma, dès 2006, d’incuber sa filiale à l’hôpital de Wuhan. Fort d’une croissance régulière pendant huit ans d’activité, le laboratoire a décidé en 2014 d’investir 200.000 euros dans des locaux qu’elle a inaugurés le mois dernier, locaux disposant d’un système de pointe de régulation de la température et d’humidité essentiel à l’activité. Cette nouvelle filiale chinoise se compose de 5 personnes. Le marché cosmétique chinois représente plus de 1 milliard de consommateurs, pour un CA de 14 milliards d’euros, marché en croissance de 14 % en 2013 sur le lequel la France se place au 2e rang des importations après les Etats-Unis.

Nouvelle démarche commerciale

Cosderma a réalisé en 2014 un CA de 1,87 M€ avec 18 personnes et a effectué 201 études en France et 26 en Chine. L’entreprise, qui s’est développée jusqu’à présent en l’absence de réelle démarche commerciale et par sa seule présence sur des congrès scientifiques, participe désormais à des événements spécialisés tels que Cosmetic 360 (ingrédients, formulation, teste, packaging, marketing) sur lequel elle a noué de nombreux contacts, ou le China Beauty Expo à Shanghai en mai dernier. Cosderma a adhéré à la Cosmetic Valley à Orléans, qui regroupe de grandes entreprises de la filière implantées dans la région et permet par exemple à ses adhérents de participer à des salons internationaux avec des stands clé en mains. Ce pôle de compétitivité a signé en février dernier un contrat de partenariat avec Aquitaine Développement Innovation, pour accroître la visibilité nationale et internationale de la filière aquitaine qui compte une soixantaine d’acteurs privés et publics. Prochain rendez-vous de taille pour Cosderma : In-Cosmetics, salon dédié aux ingrédients pour les cosmétiques et produits de beauté, à Paris en avril prochain.

L’entreprise, qui jusqu’en 2010 partageait son activité entre tests de tolérance et d’efficacité, se concentre désormais plutôt sur cette deuxième activité, le budget moyen d’une étude étant de 15.000 € contre 6.000 € pour les tests de tolérance. Cosderma, qui compte deux concurrents en Aquitaine, a développé ses propres outils. L’entreprise a par exemple mis au point avec le Labri un logiciel lui permettant d’utiliser le Siascope, outil destiné à l’origine à analyser les grains de beauté suspects, pour s’en servir pour analyser la peau de ses volontaires. Des bancs de repositionnement ont également été adaptés par l’entreprise à ses besoins propres. Le Samba, un appareil dédié aux peaux grasses, importé des Etats-Unis, a par ailleurs été aménagé pour coller à ses procédures. L’entreprise est régulièrement auditée par ses clients qui sont obligés de s’assurer de la qualité de leurs prestataires.

Cosderma, qui dispose d’un fichier de 2.500 volontaires, a enfin développé une application pour les questionnaires soumis aux volontaires, leur permettant de répondre sur leur tablette et évitant ainsi à l’entreprise de potentielles erreurs de saisie. Elle développe également un cahier d’observations électronique qui sera mis en service fin 2016.

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