L’anti-âge au travers des ingrédients par Jean Claude Le Joliff. La Cosmétothèque L’observatoire des Cosmétiques.

4 juin 2015

Essayer de refaire l’histoire des produits anti-âge pour la peau revient à essayer de réécrire celle de la beauté d’une façon générale. Ceci est fortement associé avec le fait que la peau est le seul organe dont le vieillissement se voit. De tout temps, les femmes ont été préoccupées par l’accompagnement du vieillissement, sa « dissimulation », voire son « traitement ». Il serait long et fastidieux de faire l’inventaire exhaustif de toutes les solutions qui ont existé. Rappelons toutefois les grandes étapes de l’histoire des produits anti-âge et des principaux ingrédients qui les ont accompagnés.

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Essayer de refaire l’histoire des produits anti-âge pour la peau revient à essayer de réécrire celle de la beauté d’une façon générale. Ceci est fortement associé avec le fait que la peau est le seul organe dont le vieillissement se voit. De tout temps, les femmes ont été préoccupées par l’accompagnement du vieillissement, sa « dissimulation », voire son « traitement ». Il serait long et fastidieux de faire l’inventaire exhaustif de toutes les solutions qui ont existé. Rappelons toutefois les grandes étapes de l’histoire des produits anti-âge et des principaux ingrédients qui les ont accompagnés.

 

Conférence donnée par Jean-Claude Le Joliff pour le compte de la Cosmétothèque dans le cadre des Journées de la Société Francophone d’Ingénierie et d’Imagerie Cutanée qui tenait congrès en janvier 2015 à Lyon.

Après une longue période de recettes miraculeuses (car toutes les grandes marques ont dans leur histoire un épisode de recettes miraculeuses), la pratique s’est rapidement installée sur une catégorie de produits assez particuliers, que l’on appellera les « crèmes nourrissantes ». Il s’agit de pommades, c’est-à-dire de systèmes anhydres, ou de crèmes riches et grasses également connues sous le nom de « cold-cream », et qui sont à la base de ces produits.

 

Le rôle et la fonction des principes actifs étaient tout à fait secondaires, bien souvent très peu mis en avant. Dans l’un des principaux produits de cette époque, la Crème Nivea, l’ingrédient remarquable, et qui a été mis en avant, est un émulsionnant permettant de stabiliser ces formules. Tout a commencé en 1911, lorsque le Dr. Oscar Troplowitz, pharmacien et entrepreneur visionnaire, se rendit compte du potentiel que représentait l’Eucerit, un émulsifiant développé par le chimiste Isaac Lifschütz.
En Asie, les traditions sont également largement imprégnées de ces questions. C’est ainsi que la marque Shiseido lance, à la fin du XIXe siècle, une lotion de soins pour la peau s’intitulant Eudermine. Là encore, la formulation prime sur le rôle et la nature des types d’actifs.

 

Ces produits reposent très souvent sur l’idée de crèmes riches réalisées sur la base de formules du type du cérat de Galien. Ces cérats apparaissent dans la pharmacopée européenne à partir du XVIIe siècle. Il s’agit de crèmes grasses, riches, réalisées quelquefois sur la base des systèmes anhydres, c’est-à-dire sans eau. Ce sont également des émulsions de type eau dans l’huile comportant une proportion importante de phase grasse. Le rôle de ces produits était de « graisser » la peau, et de compenser la sensation de peau sèche accompagnant le vieillissement cutané.

Les principaux ingrédients ont pour rôle d’être fonctionnels et occlusifs. Ils présentent des propriétés assouplissantes, comme les alcools de lanoline ou la lanoline entière, émollientes comme les huiles végétales, occlusives comme les huiles minérales ou encore humectantes comme la glycérine.

Parmi les grands produits, citons la crème Nivea, ou encore la crème Nutrix proposée en 1936 par Armand Petitjean, fondateur de la société Lancôme, formulée par le docteur Velon, et présentée comme une « crème de beauté nourrissante et réparatrice », dite « aliment pour la peau ».

Assez rapidement, un autre type de produits vient compléter cette offre. Il s’agit de crèmes dites « aux vitamines. On se rappellera que le début du XXe siècle marque la découverte de cette notion de vitamines (1912), ou « amine vitale », ainsi que celle des principales vitamines, de leur mode d’action, de leur rôle et de leur intérêt. Plusieurs spécialités utilisent cette idée pour supplémenter les produits de soins du visage. Parmi les plus remarquables, citons la crème Skin Vitamin proposée par Pond’s dans les années 30.

Quelques vitamines sont rapidement réservées à l’usage pharmaceutique et n’entrent pas dans la composition de ces produits comme la vitamine K ou la vitamine D. Mais presque toutes les autres sont utilisées, avec plus ou moins de succès.

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