Résumé du Symposium International 2024 : Longevity : The new horizons of beauty par Société Française de Cosmétologie
31 janvier 2025
Dans un monde où l’espérance de vie ne cesse de s’allonger, le concept de longévité ne se limite plus à l’augmentation du nombre des années qui passent (lifespan), mais s’élargit au défi de vivre en bonne santé le plus longtemps possible (healthspan). L’industrie cosmétique s’inscrit dans cette dynamique, pour revisiter le segment de l’anti-âge avec des solutions axées sur la longévité cutanée.
Au cours du Symposium « Longevity, the new horizons of beauty », diverses pistes ont été explorées pour adresser les 12 marqueurs cellulaires du vieillissement. Naviguant de l’épigénétique à la sénescence, et du microbiote aux gérosciences en passant par le neuroaging, cette 18ème édition aura permis de faire un état des lieux des différentes stratégies proposées aujourd’hui, mais a aussi eu pour vocation d’inspirer, en évoquant des concepts prometteurs pour le développement des produits de demain, tout en questionnant cette quête de jeunesse éternelle d’un point de vue philosophique.
Biologie cutanée
Alors qu’une extension de l’espérance de vie de +2,4 années est prévue d’ici 2040 au niveau mondial (75,9 ans), l’espérance de vie en bonne santé se situera 10 ans plus tôt (65,8 ans). Le concept de longévité n’a pourtant de sens que s’il s’accompagne de la notion de « vieillir en bonne santé », dans le but de maintenir les capacités fonctionnelles optimales de notre corps le plus longtemps possible, repoussant ainsi les limites de notre âge biologique au maximum.
En effet, alors qu’on ne peut que subir notre âge chronologique, nous pouvons ralentir notre âge biologique en agissant sur des cibles sélectives, et en adoptant une approche préventive plutôt que curative. Au niveau cutané, maintenir une peau saine est une des composantes de cette quête, malgré l’exposition à un exposome induisant des changements biologiques cutanés constants. Avec plus de 20 ans de recherche sur ce sujet, L’Oréal se positionne comme un expert de la longévité cutanée à la recherche, notamment, de géroprotecteurs agissant sur les différents marqueurs cellulaires du vieillissement.
Pour cibler de façon simultanée plusieurs marqueurs du vieillissement, une approche holistique présentée par Mibelle serait de combiner soin cosmétique et complément alimentaire dans une routine beauté « in & out ». Par exemple, pour la partie topique, un extrait de germe de tournesol capable de stimuler la production de NAD+ (Nicotinamide Adénine Dinucléotide) par les cellules cutanées, en activant l’enzyme NAMPT (Nicotinamide Phosphoribosyl Transférase), permet de cibler cinq marqueurs de vieillissement dans lesquels cette molécule est impliquée. Pour la partie orale, l’extrait de Monarde rouge (Monarda didyma) contenant de la Didymin, agit sur des marqueurs complémentaires.
Une autre solution proposée par Silab est l’utilisation d’un extrait de feuilles de Myrte (Myrtus communis) afin de réguler les sirtuines et leurs co-facteurs (AMPK et NAD+) pour retarder la sénescence, et d’un extrait de feuilles de Ginkgo biloba pour réactiver l’élimination des fibroblastes sénescents par le système immunitaire.
Concernant les études d’efficacité, il est essentiel de différencier une évaluation de la longévité d’une évaluation anti-âge. Une action sur la longévité vise plutôt la prévention, ce qui reste difficile à mettre en avant lors d’études in vivo classiques qui ne mesurent que les conséquences visibles du vieillissement. Alors que l’étude in vitro ou ex vivo de biomarqueurs impliqués dans les processus précoces du vieillissement est cruciale pour soutenir des revendications sur la longévité d’un point de vue mécanistique, leur évaluation in vivo proposée par OxiProteomics est un outil complémentaire indispensable pour assurer une crédibilité scientifique sur ce sujet et revendiquer des bénéfices consommateurs.
Conclusion
L’industrie cosmétique explore ainsi de nombreuses pistes pour prolonger la jeunesse cutanée, en s’appuyant sur des avancées scientifiques majeures telles que l’épigénétique, la géroscience et la modulation du microbiote. Ces innovations permettent de développer des soins plus ciblés et efficaces, offrant aux consommateurs des solutions adaptées à leurs besoins individuels. Toutefois, la quête d’une peau éternellement jeune soulève également des questions philosophiques et éthiques, interrogeant notre rapport au vieillissement et à la nature même du bien-être.
https://www.sfcosmeto.fr/actualites-events/focus-by-sfc-janvier-2025/